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Exposition de Thierry Jaques

Exposition commémorative de photographies de Thierry Jaques (19.10.1953 - 23.09.2016) au Château de Miécourt. Du 3 au 24 février 2019 (ouverture tous les dimanches après-midis de 14h à 18h). Vernissage le vendredi 1er février 2019 à 18h30.

 

Grand spécialiste du Faucon pèlerin et du Grand-Duc d'Europe. Thierry vouait, dans la discrétion, une réelle passion à ces deux espèces emblématiques des montagnes et vallées jurassiennes.

Formé par Michel Juillard, Gaby Banderet, Charles Henninger et Teddy Blanc, proche aussi du regretté Jacques-Georges Michel, notre ami franc-comtois, il a suivi ces deux espèces de très près durant de nombreuses années, n'hésitant pas à descendre dans d'abruptes falaises pour baguer les jeunes au nid et récolter des restes de proies ou des pelotes.

Nous avons trouvé quelques traces de ses observations qui ont paru dans le bulletin Info-Comone du début des années 1990. Cet organe de liaison publié par les ornithologues des Montagnes depuis janvier 1988 contient quelques rares observations signalées par Thierry qui veillait à ne pas déflorer les secrets liés à ses lieux de prédilection.

De Noirvaux à Chasseral, en passant par la Vallée du Doubs, pas une aire de ces deux espèces ne lui était inconnue.

Thierry rendait souvent visite au Musée d'Histoire naturelle de La Chaux-de-Fonds pour y montrer ses dernières trouvailles obtenues en décortiquant des pelotes ou pour tenter d'identifier quelques plumes provenant d'une proie d’un de ces grands rapaces qu’il affectionnait. L’apport de quelque rareté susceptible de compléter l’information et les collections du musée était aussi une occasion de le voir et d'entamer avec lui de longues discussions au sujet de ses dernières observations. Pour lui, c’était aussi l’occasion de nous faire partager une image ou un événement à l’origine de l’un des grands bonheurs qu'il avait eus lors de ses affûts. Le souvenir du plaisir ressenti se reflétait sur son visage, d'habitude toujours souriant, mais devenant alors franchement hilare.

Le souci de Thierry pour la protection de ces espèces emblématiques transparaissait aussi dans la discrétion avec laquelle il parlait des endroits qu’il explorait !

Sa grande connaissance des sites de nidification et du comportement des espèces qui s’y reproduisaient l'avait amené à œuvrer sans relâche auprès des instances cantonales dans le but de limiter les nombreux dérangements occasionnés par les varappeurs et autres parapentistes. Une tâche ingrate, mais combien nécessaire, car il fallait souvent remettre l'ouvrage sur le métier.

C'est à nous tous, ornithologues occasionnels ou passionnés qu'il revient maintenant de poursuivre cet aspect de l'œuvre de Thierry consacré à la conservation de ces magnifiques rapaces: ouvrons l'œil et ne manquons pas de dénoncer les nombreuses perturbations plus ou moins sportives et les incivilités qui menacent les très fragiles populations de nos oiseaux rupestres. Thierry nous a montré l’exemple et nous en serait reconnaissant.

MSJ / 07.01.2019 (Adapté d’info-COMONE N°119, décembre 2016)